De l'utilité de ventiler,

Cela n’est pas un secret, pour faire des économies d’énergie, il faut impérativement prendre le mal à sa source (quand c’est possible, c’est toujours mieux), c’est à dire ne pas consommer....donc isoler ! (cf «ISOLER ? UNE TRÈS BONNE IDÉE !»)

 

Nous arrivons effectivement à convaincre sur ce point. La conjoncture économique nous y aide pour beaucoup. Cependant, il reste encore du chemin à faire pour convaincre que l’isolation rime impérativement avec ventilation. Parfois, le grand public n’est pas conscient à quel point ce mariage est capital, et nous ouvre grand les portes vers les cas d’expertise.

 

L’explication vient de la conjonction de 2 critères pour isoler efficacement.

En effet, poser de l’isolant ne suffit pas ! Il faut aussi se préoccuper de garder l’air chaud à l’intérieur de l’habitation en éliminant les innombrables fuites vers l’extérieur de l’espace chauffé.

Nous parlerons donc d’une relative étanchéité à l’air...

En belgique, la plupart des habitations courantes regorgent de fuites «constructives», car le milieu de la construction n’avait pas conscience de ce phénomène, l’isolation étant souvent quelque peu rudimentaire.

 

Cependant, d’un point de vue sanitaire, il faut pourtant bien renouveler l’air ambiant ! Ceci peut paraître paradoxal, non ?

 

C’est précisément le rôle d’un système de ventilation : Contrôler un renouvellement d’air suffisant pour garantir un climat sain, sans gaspillage inutile d’énergie... un bon équilibre en somme.

 

C’est sur cet équilibre qu’est pensé la législation belge (NBN D50-001). Le principe consiste à pulser de l’air neuf dans les pièces de vie et d’extraire l’air vicié dans les pièces où l’air est le plus vicié, c’est à dire toilettes, salles de bain, buanderie, cuisine.

 

Les ventilations les plus efficaces sont celles dites «Double flux (ou encore système D ) à récupération de chaleur». Un échangeur profite de ce que l’air vicié est à température ambiante pour réchauffer l’air neuf venant de l’extérieur de l’habitation.

 

Actuellement, il existe sur le marché des échangeurs à haut rendement (supérieur à 90%). Mais prenez garde : le rendement réel de l’échangeur dépend de l’étanchéité à l’air du bâtiment.

 

Ce dispositif est presque toujours présent dans une maison dite «Passive». C’est la raison pour laquelle une maison passive doit avoir une étanchéité à l’air poussée. Cette relative étanchéité est mesurée lors du «blower door test». Le résultat du test blower door doit être inférieur ou égal à 0,6 h-1 (taux de renouvellement d’air mesuré à une différence de 50 Pascals). Obtenir une telle performance ne s’improvise pas et doit être pensée dès la conception. Pour donner une idée de ce que cela représente, imaginez que la somme des seules fuites admissibles représente la surface d’un CD.

 

D’autre systèmes de ventilation existent. Le plus répandu à l’heure actuelle (quand il existe) est dit de type C. L’air neuf est amené naturellement par les grilles de châssis, sans préchauffage, et l’air vicié est évacué mécaniquement dans les pièces citées plus haut. Les grilles de châssis sont pourvues de régulateur, évitant les courant d’air indésirables lorsque la force du vent augmente.

 

Les exigences du certificat PEB demandent désormais une meilleure isolation et une meilleure étanchéité à l’air. La chasse aux fuites d’air devient donc une obligation pour la construction neuve et la rénovation. C’est parfait, mais il faut donc instaurer un autre moyen de ventiler ; un moyen qui ventile de manière consciente et contrôlée. C’est là que la ventilation contrôlée prend toute son importance. A bon entendeur...

Thierry Wantens, gérant 2architectes sprl.